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Τετάρτη 22 Ιουνίου 2011

Révolte populaire de masse en Grèce- Yorgos Mitralias


C’est désormais par centaines de milliers que les Indignés grecs déclarent la guerre a leurs bourreaux néolibéraux !

Deux semaines après ses débuts, le mouvement des « Indignés » grecs fait déborder les places des villes du pays par des foules énormes criant leur colère, et fait trembler le gouvernement Papandreou et ses soutiens locaux et internationaux. Ce n’est plus ni une simple protestation ni même une mobilisation d’ampleur contre les mesures d’austérité. Désormais, c’est une véritable révolte populaire qui balaie la Grèce ! Une révolte qui crie haut et fort son refus de payer « leur  crise » et « leur dette » tout en vomissant le bipartisme néolibéral sinon l’ensemble d’un personnel politique aux abois.
Combien étaient-ils à la Place de Syntagma (Constitution) au centre d’Athènes, juste en face du Parlement, le dimanche 5 juin 2011 ?  Difficile a dire car une des particularités de ces rassemblements populaires est que, faute de discours central ou de concert, il y a un va et vient permanent de manifestants. Mais, en tenant compte des responsables du métro d’Athènes, qui savent comment calculer le nombre de leurs passagers, il y a eu un minimum de 250.000 personnes confluant à Syntagma à cette mémorable soirée ! En somme, plusieurs centaines des milliers si on y ajoute les foules « historiques » rassemblées aux places centrales des dizaines d’autres villes grecques (voir la carte).
A ce moment s’impose pourtant une interrogation : comment est-ce possible qu’un tel mouvement de masse qui, en plus est en train d’ébranler un gouvernement grec au centre de l’intérêt européen, soit passé sous un silence assourdissant par tous les medias occidentaux ? Pendant, ses 12 premiers jours, pratiquement pas un mot, pas une image de ces foules sans précédent hurlant leur colère contre le FMI, la Commission Européenne, la Troika et aussi Mme Merkel et le gotha néolibéral international. Absolument rien. Sauf de temps en temps, quelques lignes sur « des centaines de manifestants » aux rues d’Athènes, a l’appel de la CGT grecque. Etrange prédilection pour les manifs squelettiques des bureaucrates syndicaux totalement déconsidérés  au moment ou quelques centaines de mètres plus loin d’énormes foules manifestent jusqu'à très tard après minuit depuis deux semaines…
Il s’agit bel et bien d’une censure aux dimensions inconnues jusqu'à aujourd’hui.  D’une censure politique très organisée et méthodique, motivée par le souci de bloquer la contagion de ce mouvement grec, de l’empêcher de faire tache d’huile en Europe ! Face a cette nouvelle arme de la Sainte Alliance de temps modernes, il faudra qu’on réagisse tous ensemble, tant pour dénoncer ce scandale que pour trouver les moyens de contourner cette interdiction d’informer les opinions publiques, par le développement de la communication entre les mouvements sociaux de toute l’Europe et la création de nos propres medias alternatifs…
Revenant aux Indignés grecs (Aganaktismeni, en grec), il faut remarquer qu’il s’agit d’un mouvement de plus en plus populaire ou même plébéien, a l’image d’une société grecque façonnée par 25 ans de domination absolue de l’idéologie (néolibérale) cynique, patriotarde, raciste et individualiste  qui a tout transformé en marchandises. C’est pourquoi l’image qui en émerge est souvent contradictoire, mêlant le meilleur et le pire dans les idées comme dans les actes de chacun des manifestants! Comme par exemple, quand la même personne manifeste de façon ostentatoire un patriotisme grec aux allures racistes tout en brandissant un drapeau tunisien (ou espagnol, égyptien, portugais, irlandais et argentin) pour manifester sa solidarité…internationaliste  aux peuples en lutte de ces pays.
Doit-on conclure alors qu’on est en présence d’une foule  de manifestants schizophrènes ?  Absolument pas. Comme il n’y a  ni de miracles, ni de révoltes sociales politiquement « pures », le mouvement des Indignés grecs se radicalise a vue d’œil tout en étant marqué par ces 25 ans de désastre social et moral. Mais, attention : toutes ses « tares » se subordonnent a sa caractéristique principale qui est son rejet radical du Mémorandum, de la Troïka, de la dette publique, du gouvernement, de l’austérité, de la corruption, de cette démocratie parlementaire fictive, de la Commission Européenne, en somme du système dans son ensemble !
Ce n’est pas donc un hasard que les centaines des milliers d’Indignés grecs s’époumonent depuis 14 jours en répétant des mots d’ordre éloquents tels que « On ne doit rien, on ne vend rien, on ne paye rien », « On ne vend et on ne se vend pas », « Qu’ils s’aillent maintenant tous, Mémorandum, Troika, gouvernement et dette » ou « Nous restons jusqu'à ce qu’ils s’aillent ». C’est un fait que des mots d’ordre de ce genre unissent tous les manifestants, comme d’ailleurs tout ce qui a trait au refus d’assumer et de payer la dette publique. C’est d’ailleurs pourquoi la campagne de l’Initiative pour une Commission d’audit de la dette publique fait un réel tabac pratiquement dans tout le pays et son stand en pleine Place de Syntagma soit en permanence assiégé par une foule de gens voulant signer son appel ou offrir leurs services comme volontaires…
D’abord presque totalement inorganisés, les Indignés de Syntagma se sont offert progressivement une organisation dont le summum est l’Assemblée populaire qui attire chaque soir  a 21 h. plusieurs centaines de participants devant quelques milliers  d’auditeurs très attentifs. Les débats sont souvent d’une grande qualité (p.ex. celui sur la dette publique), dépassant de loin tout ce qu’il y a de mieux sur les grandes chaines de télévision. Et tout ca malgré le bruit (on est en plein centre d’une ville de 4 millions d’habitants), le va et vient des dizaines des milliers de gens et surtout, la composition hétéroclite de ces auditoires monstres au milieu d’un campement permanent qui ressemble par moments à une vraie Tour de Babel.
Toutes ces vertus de la « Démocratie directe » expérimentée jour après jour a Syntagma, ne doivent pas nous faire oublier ses faiblesses, ses ambiguïtés ou ses tares comme p.ex. son allergie initiale a tout ce qui a trait aux partis, aux syndicats ou a toute collectivité établie. Si c’est indiscutable que cette aversion pour les « partis » est dominante dans les foules des Indignés grecs qui ont tendance a rejeter l’ensemble du monde politique sans distinction, il faut quand même noter l’évolution spectaculaire de l’Assemblée Populaire, tant a Athènes qu’a Salonique, qui est passé du rejet des syndicats a l’invitation de faire aboutir leurs manifestations a Syntagma afin que leurs travailleurs rejoignent les Indignés…
Evidemment, ce n’est pas un secret que, le temps passant, il y a eu une clarification du paysage politique de la Place de Syntagma, la droite et l’extrême droite populaire étant représentée parmi la foule en haut de la Place, juste devant le Parlement, et la gauche radicale et anarchisante occupant la Place elle-même et contrôlant l’Assemblée populaire et le campement permanent. Sans aucun doute, bien que cette gauche radicale donne le ton et laisse son empreinte sur toutes les activités et manifestations à Syntagma, les colorant d’un rouge profond, on ne peut pas conclure que les diverses nuances de la droite populiste, patriotarde, raciste ou même carrément neo-nazi vont cesser leurs tentatives d’influencer cet immense mouvement populaire. Elles vont persister et tout dépend, en dernière analyse, de la capacité de l’avant-garde du mouvement de l’enraciner profondément dans les quartiers, les lieux de travail et les écoles tout en le dotant d’objectifs claires faisant le pont entre ses énormes besoins immédiats et sa rage  vengeresse et anti système.
Assez différent de son homologue espagnol par ses dimensions, sa composition sociale, sa radicalité et son hétérogénéité politique,  le Syntagma grec partage avec la Place Tahrir du Caire ou la Puerta del Sol de Madrid la même haine pour l’élite politique et économique qui accapare et vide de tout contenu la Démocratie parlementaire bourgeoise aux temps du néolibéralisme le plus  arrogant et inhumain.  En même temps, il est traversé par le même désir participatif, démocratique et non violent qui marque profondément toute révolte populaire en ce début du XXIème siècle.
Notre conclusion ne peut être que très provisoire : indépendamment de la suite des événements, qui s’annoncent déjà cataclysmiques,  le mouvement actuel des Indignés grecs aura marqué un tournant dans l’histoire du pays. Désormais tout est possible et rien ne sera plus comme avant…









Δευτέρα 20 Ιουνίου 2011

Σύμβολα και χώρος-Όμηρος Ταχμαζίδης


[Εκδήλωση: “Πόντιοι” και Εβραίοι. Μνήμη χωρίς παρελθόν. 80 χρόνια από τον εμπρησμό του Κάμπελ. Πέμπτη 23 Ιουνίου 2011, 7.30 μ.μ. αίθουσα ΕΔΟΘ, Προξ. Κορομηλά 51. Ομιλητής: Όμηρος Ταχμαζίδης]
Στα άκρα των άκρων: Η σύγχρονη ιστορία είναι συνυφασμένη με την εθνικιστική βία και την προσφυγιά. Η πόλη της Θεσσαλονίκης αποτελεί χαρακτηριστικό παράδειγμα για τον τρόπο με τον οποίο διαμορφώθηκε ο ευρωπαϊκός κόσμος κατά τον προηγούμενο αιώνα, τον “αιώνα των άκρων” (Eric Hobsbaum). Εμείς, βρεθήκαμε στα άκρα των άκρων. Η προσφυγιά σφράγισε την ιστορική τύχη της Θεσσαλονίκης.  Δεν είναι τυχαίο πως  και μόνο ο τίτλος “η πρωτεύουσα των προσφύγων” κατέστησε ένα ασήμαντο βιβλίο  με δευτερεύουσες αναφορές  στην πόλη διάσημο  και το επέβαλλε ως “διαχρονικό”.
Η  προσφυγιά είναι πάντοτε αποτέλεσμα οργανωμένης μαζικής βίας και διώξεων. Ο εμπρησμός του εβραϊκού φτωχοσυνοικισμού Κάμπελ, πριν 80 χρόνια, προκάλεσε τη μαζική έξοδο Ισραηλιτών από την Θεσσαλονίκη προς την Παλαιστίνη. Η ελληνική εισβολή στη Μικρά Ασία προκάλεσε τον εκπατρισμό και την προσφυγιά εκατοντάδων χιλιάδων ανθρώπων από τις εστίες τους  και οδήγησε στην παράλογη και καινοφανή πρακτική στις διεθνείς σχέσεις στη συμφωνία για την αναγκαστική ανταλλαγή των πληθυσμών.
Η μνήμη: Είναι ενδεικτικό ότι στην “πρωτεύουσα των προσφύγων  δεν υπάρχει ούτε ένα μνημείο για τον “πρόσφυγα” ή την “προσφυγιά”. Ο εκπεσμός, η αθλιότητα και ο πόνος αφέθηκαν στην ιδεολογική μυθοπλασία γύρω από το πατρογονικό παρελθόν, χωρίς να υπάρχει καμία συμβολική υπόμνηση στο δημόσιο χώρο για το ίδιο το τραγικό γεγονός της προσφυγιάς, για το τι σημαίνει να είσαι πρόσφυγας. Το παρελθόν αποσιωπάται ή παρακάμπτεται με τη συνεχή αναφορά στα επουσιώδη, τις μικρολεπτομέρειες, στη διαρκή ενεργοποίηση του φαντασιακού και στην καταφυγή στη μυθοπλασία.
Και ακόμη χειρότερα: ανακατασκευάζεται η μνήμη στο πλαίσιο της μυθοπλασίας περί γενοκτονίας των Ελλήνων της Ανατολής.
Αλλά εκείνοι τους οποίους σήμερα θέλουμε να εμφανίσουμε ως θύματα μιας υποτιθέμενης γενοκτονίας για να αιτιολογήσουμε την “παρανομία”  της ανταλλαγής των πληθυσμών διαμαρτύρονταν και ζητούσαν να επιστρέψουν στην πατρογονική γη τους, ανεξαρτήτως σε ποιο κράτος θα ανήκε η πατρίδα τους: “Καθ΄ όλην την Ελλάδα χθες όπου υπήρχον πρόσφυγες έγιναν συλλαλητήρια διαμαρτυρίας κατά της ανταλλαγής των πληθυσμών. Την 3 ½ μ.μ. ακριβώς και ενταύθα εις την πλατείαν του Λευκού Πύργου συνεκεντρώθησαν πλήθη προσφύγων όπως διαμαρτυρηθούν κατά της τελευταίας ανταλλαγής.  Προς τα πλήθη αυτά τα οποία υπερέβαιναν τας 30 χιλ. ωμίλησε καταλλήλως και συχνά διακοπτόμενος υπό ζητωκραυγών ο εκ των μελών της επιτροπής κ. Ιασονίδης εκφράσας τον γενικόν πόθον των προσφύγων όπως επανέλθουν εις τας εστίας των…”. [εφημ. Εφημερίς των Βαλκανίων, Τρίτη 10/01/1923].
Ρατσισμός:  Από την ελληνική εμπειρία του Μεσοπολέμου γνωρίζουμε ότι η έλευση των προσφύγων σημαδεύτηκε από φαινόμενα ρατσιστικής επιθετικότητας εναντίον τους.
Σήμερα επανεμφανίζονται στην κοινωνία μας ακραία φαινόμενα βίας και αποκλεισμού και η επίκληση της εντοπιότητας, τούτο το πρόπλασμα του ρατσισμού, αποκτά χαρακτήρα “επιχειρήματος”. Η καταγωγή αντιμετωπίζεται ως “προνόμιο”. Η ρητορική του μίσους και της μισαλλοδοξίας αποικίζει όλο και περισσότερες πτυχές του δημόσιου λόγου και της δημόσιας ζωής και απομένει ανοικτό το ερώτημα έως ποίο σημείο θα ενταθεί η προϊούσα μισαλλοδοξία, έως πιο βαθμό θα δηλητηριασθεί η καθημερινότητά μας.
Ο βανδαλισμός στο χώρο: Η “πρωτεύουσα των προσφύγων” έχει κατακλυσθεί από διάφορα “ακαλαίσθητα μνημεία” τα οποία αφορούν μια απαρχαιωμένη εθνικιστική ιδεολογία ηρωισμού και το “μαρτυρολόγιό” της. Πρόκειται για μορφές “καλλιτεχνικού βανδαλισμού”, μορφές καλαισθητικής “ανορθογραφίας” και “ασυνταξίας”. Το εθνικιστικό κιτς ρυπαίνει οπτικώς την καθημερινότητά μας και επεκτείνεται σε σταθερή βάση μετατρέποντας το δημόσιο χώρο σε βάλτο της κοινωνικής  συνείδησης και παράγοντα καθήλωσης της καλλιτεχνικής ευαισθησίας των πολιτών.
Οι εκπρόσωποι του δεν υπήρξαν ποτέ φειδωλοί. Κατέκλυσαν σε συνεργασία με τους ποικιλώνυμους εκλογικούς πελάτες τους κάθε γωνιά ελεύθερου χώρου και επανέρχονται ακόμη και σήμερα με άκρως “πρωτότυπες” ιδέες, όπως η ανέγερση μνημείων για τους … πεσόντες αστυνομικούς και πυροσβέστες και άλλα παρόμοια φαιδρά.
Η επέτειος και το μνημείο: Σήμερα τεράστιες μάζες προσφύγων κινούνται διαρκώς στις οθόνες του κόσμου μας. Η κατασκευή μνημείου αφιερωμένου στην προσφυγιά επιβάλλεται. Ο συμβολισμός του είναι προφανής. 
Η ελληνική προσφυγική εμπειρία του παρελθόντος προσλαμβάνει νέα επίκαιρη σημασία. Εκείνο το οποίο έως χθες εμφανιζόταν ως τραγική εθνική μοίρα, επανέρχεται σήμερα ως κοινή μοίρα πολλών ανθρώπων πέρα από τον τόπο και το χρόνο.
Τα τελευταία χρόνια έχει ξεσπάσει μια διαμάχη μεταξύ των επαγγελματιών “επιγόνων των προσφύγων” για την ημερομηνία κατά την οποία θα τιμούνται οι νεκροί της υποτιθέμενης γενοκτονίας των Ελλήνων από τους Νεότουρκους. Πρόκειται για μια άγονη και ιδιοτελή συζήτηση κωφών.
Από την άλλη η 20η Ιουνίου, παγκόσμια ημέρα των προσφύγων, αποτελεί ιδανική ημέρα για να τιμηθούν τα θύματα της ελληνικής προσφυγιάς, για να μπορέσει να απεγκλωβιστεί η δημόσια συζήτηση από διάφορες ιδεοληψίες περί γενοκτονίας. Η καθιέρωση της συγκεκριμένης ημέρας ως ημέρας μνήμης και των θυμάτων της ελληνικής προσφυγιάς θα επικεντρώσει τη συζήτηση για το παρελθόν στο ζήτημα του πολέμου, της βίας και των διωγμών ως μέρος ενός καθολικού φαινομένου της σύγχρονης παγκόσμιας ιστορίας, θα βγάλει τη συζήτηση από το πλαίσιο του στενού “εθνικού χρονολογίου” και θα προσδώσει στο φαινόμενο την πραγματική του σημασία. Η προσφυγιά των Ελλήνων αποτελεί παραδειγματικό γεγονός για όλη την παγκόσμια ιστορία και ως τέτοιο οφείλουμε να το αντιμετωπίζουμε.  
Καιρός να αντιμετωπίσουμε και σε επίπεδο συμβολισμών την πραγματικότητα του ιστορικού παρελθόντος μας. Ένα μνημείο για το φαινόμενο της προσφυγιάς είναι ιστορική υποχρέωση για την πολιτική τάξη μιας πόλης, η οποία φέρει και τον πομπώδη τίτλο “πρωτεύουσα των προσφύγων”.